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Quand Louis TRIGIT faisait trembler BEZIERS

 

Au cours des saisons 1963 à 1968, les cadets et juniors du STADE PISCENOIS, entraînés par Joseph "Jesse" ALRANQ, furent régulièrement opposés à leurs homologues des clubs de première division tels que le RC NARBONNE, l'US QUILLAN, l'US CARCASSONNE ou l'AS BEZIERS.

 

Cette génération des juniors de l'AS BEZIERS, entraînée par Raoul BARRIERE, après deux finales perdues en 1966 et 1967, remporta le titre de Champion de France Juniors en 1968 et forma ensuite l'ossature de l'équipe prestigieuse qui remporta en 14 saisons, entre 1971 et 1984, 10 boucliers de Brennus, performance jamais égalée à ce jour.

 

Dans son livre de souvenirs (« Pilier d’autre foi ») qu’il vient de faire paraître aux éditions Le Chameau Malin, Jean Louis MARTIN, ancien pilier international (4 sélections) et détenteur de 8 Boucliers de Brennus avec l’ASB, raconte ses débuts rugbystiques comme suit :

« C’est en 1963 que je dispute mon premier match de rugby et son souvenir reste fortement ancré dans mon esprit. Pour un match difficile contre le lycée de Pèzenas, les cadets du lycée Henri IV manquent de piliers. L’entraîneur, un certain Raoul BARRIERE, me propose le poste. La crainte m’envahit mais l’amour -propre est le plus fort : pas question de passer pour un dégonflé. La rencontre a pour cadre le stade Louis Trigit, renommé en Languedoc pour les violents affrontements qu’il a abrités. A l’arrivée, Raoul demande aux joueurs de se déshabiller dans le car plutôt que dans les vestiaires : il estime que la sortie risque d’être houleuse et je trouve cette précaution bizarre ».

 

La suite lui donnera raison. Jean Louis poursuit ainsi : « A chaque mêlée, quelles frayeurs ! Je passe un rude après-midi, à souffrir mille morts en mêlée, essayant d’éviter quelque mauvais coup tout en participant à la rencontre. Comme prévu, une bagarre générale éclate à la fin du match, suivie d’un sauve-qui-peut des visiteurs, général lui aussi : nous partons au sprint vers le car à travers les vignes ! »

 

Cette anecdote vaut également pour l’équipe de l'ASB, qui, craignant un accueil des plus chauds à Louis TRIGIT, avait pris pour habitude de se mettre en tenue dans son autocar stationné le long de la N 113 à 1 km du stade, puis de parcourir à pied le chemin de terre traversant les vignes pour se rendre directement sur la pelouse sans passer par les vestiaires.

 

Il est ainsi permis d'affirmer que les MARTIN, HORTOLAND, CABROL, SENAL, LAVAGNE, BUONOMO et Cie , tous sélectionnés à plusieurs reprises en équipe de France et maintes fois Champions de France, n'ont jamais parcouru, au cours de leur brillante carrière, à pied et en tenue, un si long chemin pour disputer un match de rugby et ne sont jamais repartis aussi précipitamment sans même se doucher.

 

PS : Pour mémoire, ce jour là, le lycée de Pèzenas qui remporta la victoire sur le score de 8/0 (2 essais de J.Luc CLERC) avait la composition suivante : A.RIVIERE, G.FANGEAUD, J.JOUVES, R.SAUROU, R.FABRE, R.DIEUDONNE (o), C.ALRANQ (m), R.CAISSO, A.FALGUERES, J.L.CLERC (cap), C.FONTANILLES, J.LAURENT, J.M.BONNAFOUX, A.ORTAFFA, J.G.TAUSSAC.

 

Le 6 octobre dernier, lors du traditionnel rassemblement des juniors piscénois de cette époque, l’ami Jean Louis MARTIN fut l’invité d’honneur en compagnie de son épouse Monique. Sans rancune !!!