MICKEY la mascotte du STADE PISCENOIS
Préambule : Cette savoureuse histoire a été contée avec talent par Suzanne DONNADIEU dans la revue « L’AMI de PEZENAS » N°87 de décembre 2018, c’est avec son autorisation amicale que je la rapporte aujourd’hui.
Les supporters du XV de France sont habitués depuis longtemps à emmener avec eux un coq gaulois lors de leurs déplacements, au grand dam des stewards de Twickenham ou de Murrayfield, obligés de poursuivre le gallinacé tricolore aux quatre coins du terrain.
Mais à Pèzenas, où l’originalité de ses concitoyens n’est plus à vanter depuis la naissance du Poulain, devenu à partir de 1226 l’emblème totémique de la ville, un autre animal eut son heure de gloire avant guerre.
En effet, un certain BOYER dit « CAROTTE » en raison de sa flamboyante couleur de cheveux, arriva à la fin des années trente à Pèzenas, élisant domicile rue du Marteau, avec, juché sur son épaule, un magnifique macaque du nom de MICKEY.
Cet animal exotique, souvent présenté en captivité dans les cirques passant en ville, fut une réelle surprise pour les piscénois, croisant le dénommé « CAROTTE » et son singe en ballade dans les rues de la cité.
Grand ami d’Antoine SAUROU, BOYER dit « CAROTTE » , se trouva rapidement intégré à l’équipe des fidèles supporters du STADE PISCENOIS et dès lors fréquenta assidûment le café siège du club tenu par le légendaire capitaine du STADE Louis VACASSY, oncle de Suzanne.
Le singe MICKEY fut de fait promu mascotte du STADE PISCENOIS et se mit, lui aussi, à participer à la vie du club et à partir en déplacement avec les nombreux supporters pour accompagner l’équipe de rugby qui, à cette époque, faisait partie des meilleures de France.
Les facétieux habitués du Café Vacassy en profitèrent pour apprendre au macaque quelques plaisanteries au goût douteux, ainsi, à la question : Où ça te gratte ? MICKEY la première fois montrait d’abord sa tête ou son cou, la deuxième fois ses aisselles ou son dos, à la troisième fois, suivant le chemin descendant, il aboutissait à son sexe ou à son cul et l’assistance de rire devant ce résultat, témoin évident de l’intelligence de l’animal.
Par contre, impossible de lui apprendre à aller au pot faire ses besoins et devant cette incontinence, Andrée VACASSY, de guerre lasse, confia MICKEY au boulanger Marceau ROC, en charge désormais de l’éducation du singe.
Bien évidemment, MICKEY continua à faire comme il lui plaisait, refusant de se laisser caresser par les clients de la boulangerie, le confondant avec une peluche, mordant certains trop familiers avec lui, grimpant aux arbres du Cours Jean Jaurès ou sur le Poilu du monument aux morts.
Costumé en violet et blanc, il partait dans le car des supporters, ravis de sa présence, sauf qu’à Toulouse, il échappa à la vigilance de Marie ROC et il fallu trouver des bananes pour pouvoir l’inciter à revenir.
MICKEY termina sa vie au début des années quarante à Béziers sur le Plateau des Poètes dans la ménagerie de la municipalité où séjournait encore le fameux chameau « Lou Camel » devenu plus tard l’emblème de la ville.