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Le 24 avril 1932, à Bordeaux, le STADE PISCENOIS a disputé le plus grand match de son histoire, à
savoir la demi-finale du Championnat de France Excellence, équivalent de la première division, contre
l’équipe du LYON OLYMPIQUE UNIVERSITAIRE, vainqueur sur le score de 6 à 0.
Au cours de la deuxième mi-temps, le pilier lyonnais Hyacinthe DUGOUCHET, se releva d’une mêlée
âprement disputée avec un œil ensanglanté.
Les avants lyonnais désignèrent immédiatement à l’arbitre le talonneur international B piscénois Fernand
DELMAS, dit « La Botte », réputé pour sa rudesse, comme coupable présumé d’un geste déloyal.
Fort heureusement pour l’honneur de Fernand, le brave DUGOUCHET déclara immédiatement que, gêné
par un rhume, il s’était mouché si fort qu’il s’était fait éclater un vaisseau dans l’oeil gauche, provoquant
ainsi une opacité totale qui dura jusqu’à le fin du match.
Les avants piscénois, pourtant fort en verve ce jour là, ne profitèrent pas de ce handicap et ne cherchèrent
apparemment pas à atteindre l’oeil valide du malheureux gone, ce qui est tout à leur honneur.
Le forward lyonnais se remit rapidement de cet accident et, une semaine plus tard, fut sacré, sur le score
de 9 à 3, Champion de France contre le RACING CLUB NARBONNAIS toujours à Bordeaux.
La suite, tout aussi savoureuse, permet de vérifier l’adage « Bon sang ne saurait mentir ».
Gérard DELMAS est l’héritier d’une grande famille d’avants du STADE PISCENOIS ; comme précisé
ci-dessus, son grand père Fernand fut le pilier de l’équipe 1⁄2 finaliste du Championnat de France
Excellence en 1932, son père Cyprien et son oncle Roger furent finalistes en 1960 du Championnat de
France de 3e division contre CONDOM.

Lui même fit ses grands débuts au sein de l’équipe première lors de la saison 1973/74, alors qu’à cette
époque un autre grand avant du STADE PISCENOIS, Louis PARET, achevait sa brillante carrière aux
avants postes du pack violet et blanc.
Lors d’un match de championnat contre le TOULOUSE UC, au cours duquel la première ligne adverse
manifestait en début de partie quelques velléités de tricherie, Loulou, en patron du pack, annonça son
habituel cri de guerre « Fais péter », ce qui en langage stadiste signifie : « Allonges une droite au pilier
d’en face ».
Gérard, qui jouait seconde ligne, en bon élève respectueux des consignes du maître, envoya vers l’avant
son bras juvénile, armé d’un poing peu expérimenté, et ce qui devait arriver arriva : Loulou reçut le poing
vengeur du jeunot en pleine figure, son œil tuméfié l’empêchant cependant de repérer immédiatement le
coupable.
Lors de l’entraînement suivant, le jeune DELMAS, pris de remords, avoua son forfait à l’ancien, dont
l’œil portait encore les traces de sa maladresse.
Inutile de rapporter ici les mots employés par ‘Le Kid » pour apostropher le novice DELMAS, ils
résonnent encore aujourd’hui à ses oreilles.
Les deux piscénois s’en amusent encore aujourd’hui à l’évocation de cette anecdote qui n’a en rien gâché
leur longue amitié.